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 |  | CONTEXTE P E R S O N N E L Au mois de juin ou juillet, nous avons rencontré les Nagasawa qui sont venus chez nous et ont choisi deux toiles, une de 1991, un "Pont de Williamsburg", et une "City" que Jacques venait à peine de terminer. Ils aimaient ces toiles blanches. Selon eux, du fait de sa douceur, sa finesse et surtout de sont art, Jacques avait dû atteindre le cinquième et dernier stade de la réincarnation : il était parvenu à l’accomplissement final. A l’enterrement, ils m’ont dit qu’il était heureux (les mots ne disent pas ce qu’ils ont voulu signifier).
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 |  | CONTEXTE P E R S O N N E L 2 février
« Comment figurer cet intervalle, cet "interdire" où s'échangent des paroles, à la mesure de la résonance des souffles et des voix ?»
[...]
Mystère de la figurabilité.
un simple intervalle qui fuit en
profondeur selon l’axe du regard.
la colonne
signe figure, Ă puissance symbolique
qui baliserait l’entre-deux de l’invisible
et inaudible échange de paroles
entre les acteurs du récit.
Extrait du carnet personnel de 1996 de Jacques Muller dont on découvrira les textes ici
A propos de l'article de Louis Marin qui est cité ici par Jacques Muller, voir aussi ce texte : " Note sur 3 carrés".
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 |  | CONTEXTE P E R S O N N E L En août 1996, nous avons été en vacances à Hoeilaart et avons logé dans la maison de Lucie Sentjens.
Le 17, il est hospitalisé à St Jean pour une pneumonie où il reste jusqu'au 12 septembre. Ses ennuis ont recommencé au début du mois d'octobre : il avait des rougeurs, des difficulté à déglutir et de la température. Visite de Marc Hujoel le 7 octobre – il avait alors difficile à monter les escaliers – et Marc a fait le déménagement d’une toile que Jacques allait exposer au Borgendael (expo Artes Bruxellae)
Il est réhospitalisé le 8, à Saint Jean, avec menace de blocage des reins et choc sceptique.
Nous pouvons passer Noël à l'appartement de Nico et Fernand.
Ensuite Jacques est réhospitalisé à l'hopital Erasme.
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1996 |
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City 1996 acrylique sur toile 110*136 |
Ville
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Jésus au milieu des Docteurs 1996 acrylique sur toile 150*206 |
Religieux
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Mint 1996 acrylique sur toile 74*92 |
Foire
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En 1995, Jacques Muller a fait beaucoup de recherches sur le portrait. Ce sujet fut une constante dans sa vie de peintre. Cette année-là , il visita des musées, le Cabinet des estampes de Bruxelles et consulta à la bibliothèque Royale de Bruxelles des livres sur le portrait romain. Son intérêt se portait aux portraits de Fayoum (Egypte du I° et 2° siècles après J.C.). Les deux toiles, "4 figures" et "2 figures" constituent des étapes dans la stylisation du portrait. Lutgarde Muller-Delbaere |
Vers une interprétation, élément de lecture :
Je vise au travers de l'extrait que je vais donner ici de l’ouvrage de Louis Marin, Opacité de la peinture, la main verte portée sur le visage, celle qui fait signe, qui montre, indique - en l'occurrence indique ici quelque chose comme une absence de regard, indique un regard aveugle, puisque les yeux n’y sont pas.
Une main qui semble issue du cadre, à gauche, portée éventuellement de l'extérieur sur le tableau, tout en faisant strictement partie (comme le sur-indique la petite ligne verticale verte qui la recadre sur sa gauche) :
« Dire n’est pas montrer, avons-nous écrit plus haut ; dire, c’est asserter, interroger, s’exclamer... ; montrer, c’est, en assertant, dire l’assertion, en interrogeant, dire l’interrogation... L’énoncé représente quelque chose et présente sa représentation de quelque chose. Or, cette monstration est, dans le langage du théoricien qui analyse le fonctionnement du discours de langage, l’image d’un geste d’indication. Il y a ainsi une dimension du dire qui est la métaphore d’un geste spécifique du corps.1 Tout se passe comme si le discours énoncé s’accompagnait silencieusement d’un geste muet qui pointe la singularité de son énonciation. Et tout le discours « théorique » par lequel sont explicitées les deux dimensions du dire, le « représenter » et le « montrer », par le fait même qu’il en fait apparaître la distinction, n’a d’autre fonction que de faire passer dans le langage ce geste silencieux de monstration que tout énoncé comporte dans son énoncé même.
1. Sur la deixis et le déictique comme caractéristique de l’énonciation dans la langue, cf. E. Benveniste (1966) ; voir aussi L. Marin (1976). Sur la relation entre dire et montrer dans la « langue » indo-européenne et en particulier sur les termes grecs deiknumi et latin dico, cf. E. Benveniste (1969) .
2. C’est sans doute pour échapper à la métaphore implicite que contient toute deixis que O. Ducrot substitue aux termes de « montrer » et « monstration », celui de « dire ».
Louis Marin, Opacité de la peinture, Luca Signorelli à Lorette, Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales, Paris, 2006, p. 25.
Véronique Muller |
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2 figures 1996 acrylique sur toile 72*86 |
Figure
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La bataille de Wounded Knee 1996 acrylique sur toile 122*152 |
Historique
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Foire 1996 acrylique sur toile 61*80 |
Foire
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La grande roue 1996 acrylique sur toile 74*91.5 |
Foire
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Fait partie de la série de toiles sur le "kermesse", la foire, du quartier du Midi à Bruxelles. |
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Couple 1996 acrylique sur toile 76*88 |
Couple
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Afrique du Sud 1996 acrylique sur toile marouflée sur panneau 46*106 |
Figure
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Dans son journal de 1996, Jacques écrit qu'il prendra "les pots de couleur émail", avec lequels il fera plusieurs peintures et esquisses. Lutgarde Muller-Delbaere |
Au passage, en passant et en vitesse, pour y revenir: je me demande si on ne peut pas rapprocher cette toile, du fait de la présence du damier, de la toile Annonciation de 1992. Ce damier qui fait l'espace de la perspective, ici affiché, suspendu, en deux dimensions (de la même façon d’ailleurs qu'il l’est dans l’Annonciation). Ouvert en son centre d'un angle, qui lui aussi, bien évidemment rappelle celui de la perspective, le point de fuite qui se fait point source de l'énonciation.
Je l'avance sans trop de crainte, dans la mesure où mon père lisait un article de Louis Marin, sur l'espace perspectif des Annonciations du Quattrocento ("Enoncer une mystérieuse figure" paru dans la part de l'oeil) au moment où il peignait cette annonciation. Article qu’il ressort en 1996, ainsi qu'en témoigne son carnet d'alors. On peut donc considérer ce damier comme faisant partie du vocabulaire de sa peinture.
(note du 18 octobre 2005)
Damier donc qui nous parle de la peinture comme espace terrain de jeu scène dont la perspective a été bannie (il n'en voulait plus) mais dont Jacques Muller tente de se réapproprier de réinvestir l'enjeu : faire voir ce qui au récit échappe, donner chair à la parole et au regard, oh trouble trouble, et que la peinture reste le lieu d'une annonciation.
Annonciation dont les acteurs se font et homme et femme, simple homme simple femme, mais campés dans ce rapport d'un sexe à l'autre, ainsi que le soulignent à la fois le chapeau de l'homme (chapeau qu'à mon sens, on peut également inscrire comme l'un des signifiants du discours pictural de Jacques Muller), que la robe de la dame. Etres parlants dont les attributs, symboliques, disent le sexe, cet impossible dire.
(19 octobre 2005)
Liens:
- Note à propos de 3 carrés : Texte autour de l'Annonciation 1992 et de l'article de Louis Marin.
- Les textes du carnet 1996
Véronique Muller |
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Luna Park 1996 acrylique sur toile 60*86 |
Foire
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Ville 96 1996 acrylique + email sur papier marouflé sur toile 50*65 |
Ville
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Ville 1 1996 acrylique + email sur papier marouflé sur toile 50*65 |
Ville
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La mer Ă Ostende 1996 acrylique sur toile 69*63 |
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