expo A.D.

Mes chers enfants,

J’ai monté et descendu des escaliers, parcouru des distances en tram, etc, tout ça en idée et l’essentiel que j’essaie de capter; je n’y arrive pas  Je me dis sans arrêt, les années ‘80, qu’est-ce qui s’est passé mais maintenant j’arrête car il est plus de 11 h et qu’il y a autre chose à faire.

Je ne sais pas ce que nous allons choisir demain, on verra.

Je vous embrasse
maman très contente de travailler de nouveau pour une exposition

En annexe, ce document :

1977

Quand je suis arrivée à Bruxelles, fin décembre 1962, nous nous installons à la rue Bosquet à Saint Gilles. Nous venons de nous marier et après un séjour à Paris, je fais connaissance de Bruxelles. Jacques a un atelier dans la même rue, trois maisons plus loin, chez  Mme. Poirier. Il donne des cours de peinture à l’Ecole d’Art décoratif créée en collaboration de Robert Hébrant et quelques autres artistes.

Véronique naît en octobre 1963 et Jean-François en 1965. L’appartement devient trop petit et voilà que nous déménageons à l’avenue Gribaumont à Woluwé Saint Pierre.

Je suis engagée par un ami, André Taylor, admirateur de l’œuvre de Jacques et qui défend cette œuvre très activement en collaboration avec son épouse Gaby Taylor. Je travaille comme dactylo jusqu’à ce qu’en 1967. Nous avons un troisième enfant, Jean Pierre. Après la naissance, j’ai encore travaillé occasionnellement pour le bureau d’André Taylor. Et Jean entre dans nos vies… Il sort de prison en 1968, j’avais Jean Pierre sur les bras quand je lui ai ouvert la porte.

En 1969, nous déménageons à la rue Tiberghien à Saint Josse, où les enfants grandissent et vont à l’école. Il y a un garage et derrière, une pièce de jeux – avec le piano – et un jardinet. Le séjour est au bel étage, deux grandes pièces, l’une en façade, l’autre donnant sur le jardinet et où nous profitons également de la vue d’un grand arbre du voisin.

Jacques a installé l’atelier au premier étage : pièces spacieuses et hautes de plafond. Un bonheur ! Les toiles s’agrandissent, en largeur et aussi en hauteur. Je vois comme exemple une huile 203 x 110 : La rue de 1969.


­

Quand la maison est mise en vente, nous déménageons, encore, et cette fois-ci à la rue Waelhem à Schaerbeek , en 1977. Encore une grande maison où l’inspiration suit les dimensions des murs. Jacques parcourt les rues de Bruxelles encore et toujours, Il va figurer l’homme dans la ville.

Peintures de transition (???????????) :

Viller et pont, 1978, 185x140
Ville et pont 1978 185 x 140

Crépuscule, 1978, 180 x160
Crépuscule 1978 180 x 160


Les années ‘80

Après les toiles des années ’70, la palette ………………. oh, elle ne change pas, mais son utilisation devient plus fauve, les constructions se font plus souvent avec des juxtapositions de couleurs pures, mais toujours avec fougue et aussi douceur.

Le splendide Pont de Brooklyn du Musée de Verviers est comme un exercice de coloriste et c’est vrai, comme une esquisse magnifique et monumentale de sa visite à New York en 1980.

Le pont de Brooklyn, 1980, 180 x 142
Le pont de Brooklyn 1980 – 180 x 142


Il y aura « Le Bus » 1980, mais aussi « Le jusant », petite acrylique de la mer du Nord avec ses gris illuminés par des touches roses , vertes, bleus, jaunes. Impressionniste.

~

Je ne sais pas pourquoi j’écris ceci, je ne sais plus pourquoi j’intitule cela 1977, si ce n’est que c’est l’année où nous avons déménagé à Schaerbeek au 78 rue Waelhem.

~

Ce que je sais, si on parle de l’œuvre de Jacques Muller et distingue en périodes, il est certain qu’il y a l’apprentissage, les années 1940, 1950, des peintures déjà achevées, déjà fortes. D’autres en ont parlé. Les années 1960, la vie suit son « cours » .

Les années 1970, on a présenté ces années-là, dans le livre de Jean Pigeon, et puis dans l’exposition chez A.B.C. « Muller 72 ».

Les années 1980, que j’essaie de définir, eh bien ce sont sans doute les années « fauves », certainement les années où le coloriste veut exploiter à fond ce qu’il maîtrise si bien : la couleur qui construit son sujet. Si mon mari était un admirateur d’Ensor, il l’était aussi de Permeke. Il les a connus, il a suivi les dernières années de leur vie et de leur peinture.

Il a été visiter Oostende et Mariakerke, il a été visiter le musée de Jabbeke…

Il est homme de son temps et va voir les expositions de Klee, Picasso, aussi bien que L. Freud, que F. Bacon qu’il a reconnu bien avant que les medias ne s’en emparent.

~

Je veux stimuler ma mémoire pour retourner dans ces années-là.

Les années 1980 ont commencé à partir des 1977 quand il s’est installé à la rue Waelhem où il a pu poursuivre sa recherche. Jacques travaillait beaucoup. Il n’arrêtait jamais, il s’en allait si souvent avec un carnet où il prenait des notes, écrites, dessinées même aquarellées et bien sûr quand il prenait des plaques pour graver.

De retour, il l’assied et réfléchit. Il regarde le mur en face de lui, l’espace uni, et les notes prises… Il commence la toile avec une idée bien arrêtée, choisit le format, souvent directement découpée dans le rouleau de toile jute.


Le bus, 1980, 150x118
Le bus 1980 150 x 118

Le jusant, 1980, 80x100
Le jusant 1980 80 x 100

Laisser une réponse